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Connaissance des arts, jardins n° 5

   
Auteur : Articles d’auteurs variés sous la rédaction en chef de Guy Boyer et Axelle Corty
Editeur : SFPA, collection « Connaissance des arts », Hors-série
Date de dépôt : mai 2008

Le magazine « Connaissance des arts », référence de tous les amateurs et passionnés d'art (archéologie, création contemporaine, art des jardins, design, architecture, peinture…), édite chaque année depuis 2005 un hors-série spécifiquement dédié à l'art du jardin. Ce cinquième numéro est sorti comme il se doit à l'occasion de la campagne nationale de « Rendez-vous aux jardins » dont le thème est « Le voyage des plantes ». Il propose pour cet événement de découvrir notamment le domaine de Grenade à Saint-Selve (Gironde) et le jardin du monastère de Saorge (Alpes-Maritimes). Selon le principe de ces hors-séries « Jardins », avant de passer aux articles de fond, un tour de l’actualité est dressé avec un récapitulatif des événements hortésiens comme le Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire* (Loir-et-Cher) ouvert jusqu'au 19 octobre 2008 sur le thème « Des jardins en partage », la 8e édition du Festival des jardins à Arc-et-Senans sur le thème « Jeux, décors, théâtre et artifices » jusqu'au 19 octobre également, la 5e édition de « Jardins, jardin » au jardin des Tuileries* (Paris) du 30 mai au 1er juin 2008, les « Journées de la rose » au parc de l’abbaye de Chaalis* à Fontaine-Chaalis (Oise) du 6 au 8 juin 2008 et la « Fête des roses et des coquelicots » aux jardins de la Chatonnière* à Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire) les 7 et 8 juin 2008. Les nouveautés ne sont pas oubliées comme la récente création du jardin du Soleil au château de Villandry* à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire). Un point suit sur les initiatives à l’instar de la création de l’institut Jardiland et de la participation de l’enseigne Botanic à la bastide du Parfumeur à Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes).

Le traditionnel portfolio de cette série « jardins » regroupe des photographies que Yann Kersalé, virtuose de la lumière, a réalisées dans son jardin laboratoire avec des fleurs coupées en jouant sur les éclairages : anémone, orchidée, rose… Cet artiste plasticien est l’auteur de la mise en lumière du jardin du musée du Quai Branly (Paris), où des tubes, sortes de joncs artificiels, de couleur verte, bleue et blanche animent le site dès la tombée de la nuit. Les prises de vue sélectionnées sont destinées à devenir des éléments de décoration dans ses prochaines interventions. Ces « larcins nyctalopes », comme il les nomme, sont des instants de lumière artificielle volés à la nuit et offerts au regard de tous.

A la une de ce hors-série, figure le jardin de Majorelle, le plus célèbre jardin de Marrakech (Maroc). Il est dû au peintre Jacques Majorelle (1886-1962), fils de l’illustre ébéniste et figure de proue de l’Art Nouveau nancéen, Louis Majorelle (1859-1926). Son emblématique villa, qu’il acquit en 1922, prend place au sein de la « ville rouge », où elle tranche avec la couleur bleue de ses façades, dénommée le « bleu Majorelle », intense et profond. Dans le jardin, le rouge se retrouve dans les allées en ciment tranchant avec le vert de la végétation. L’omniprésence de l’eau (un canal, onze bassins, des fontaines) est aussi une caractéristique du jardin réalisé par le peintre. En jardinier avisé et amateur de botanique exotique, il fait venir des plantes depuis les cinq continents. La palette végétale se compose de la collection de cactus, de palmiers, bambous, Opuntia, Tradescantia, bougainvillées… Pour raisons de santé, Jacques Majorelle quitte en 1947 sa demeure qui se dégradera par la suite. Elle sera sauvée par son rachat en 1981 par Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent (récemment disparu) qui transforment l’atelier en musée et ajoutent une nouvelle couleur, le jaune au moyen de grandes jarres. Cette féerie des couleurs est retranscrite au travers de l’article par des clichés de Claire de Virieu, auteur d’un prochain « Paris jardins ». Un autre jardin est au sommaire, celui du temple Saihô-ji à Kyôto (Japon). Il est présenté au fil d’une promenade racontée par Valérie Bougault, conduisant à la découverte d’une ambiance, de son histoire, de la diversité des verts et de la doctrine bouddhiste. Ce premier jardin de méditation zen du Japon a été créé en 1338 par le plus grand paysagiste japonais, Musô Soseki (1276-1351). Il est en fait composé de deux jardins : le Saihô-ji (jardin des Parfums de l’ouest) et de l’Edo-ji (jardin sec avec des groupements de pierres). Il est célèbre pour ses mousses dont les 120 espèces ne sont pourtant présentes que depuis le XIXe siècle. Pour le visiter, il est recondamné de les découvrir après une averse. Cependant, il faut écrire aux moines du temple pour visiter ce jardin. Un troisième jardin est présenté. Il s’agit du parc du château de Groussay* à Montfort-L’Amaury (Yvelines), né de l’imagination d’un esthète, le milliardaire mexicain Charles de Beistegui (1895-1970). Dès 1930, il achète le château de la Duchesse de Charost, le transforme et imagine huit fabriques néoclassiques dans son parc de 30 hectares. Il s’appuie dans cette entreprise sur les compétences de l’architecte et paysagiste cubain Emilio Terry (1890-1969) et de l’aquarelliste Alexandre Sérébriakoff (1907-1995). Ce parc racheté en 2000 par un producteur de télévision revit dorénavant et bénéficie de restaurations visibles telles que celles de la pyramide, la pagode, la tente tartare, le pont palladien, la colonne observatoire… Un autre dépaysement est assuré par une découverte du patrimoine végétal de Sri Lanka au travers des jardins (jardin botanique de Henarathgoda à Gampaha, jardin botanique de Peradeniya et jardin Hakgala à Nuwara-Eliya) et des plantations de thé couvrant 190 000 hectares. A part ces présentations de jardins, des portraits figurent au sommaire de ce hors-série, à commencer par celui du paysagiste Pascal Cribier, à l’honneur avec son exposition « Pascal Cribier, les racines ont des feuilles » qui se déroule à l’espace Electra (6, rue Récamier - Paris) jusqu’au 28 septembre 2008. Il y insiste sur la fragilité du monde vivant en présentant au grand public des racines (pour montrer le sous-sol), des champignons, des diaporamas [jardins de Woolton house à Woolton hill (Angleterre), son jardin-laboratoire normand qu’il entretient avec Eric Choquet…]. Des projets lui tenant à cœur sont plus particulièrement détaillés comme celui non retenu pour la Cour du Maroc à Paris, le jardin de Méry-sur-Oise (Val-d’Oise) et le jardin des Energies à Cattenom (Moselle). Cette exposition se prolonge au-delà des murs par une promenade botanique au sein du square Boucicaut et du square Récamier, prochainement rebaptisé « Roger Stéphane ». Sur les quelques pages qui lui sont consacrées, Pascal Cribier confie dans un entretien des réflexions sur son travail et l’importance qu’il accorde aux différentes échelles du temps. D’ailleurs, il définit l’essence même du jardin comme « quelques minutes d’émotion et de poésie ». Cet article fait également part d’une prochaine parution chez Xavier Barral d’une monographie consacrée à ce paysagiste intervenu au jardin des Tuileries (Paris), aux jardins du donjon de Vez à Vaumoise (Oise), au jardin « Le Plaisir » à Aramon (Gard)... Autre paysagiste à l’honneur, René Pechère (1908-2002) qui aurait eu cent ans cette année. Il est considéré comme le plus célèbre des paysagistes belges. Avec quelque mille jardins à son actif, il a une œuvre considérable. D’abord ouvrier jardinier chez Jules Buyssens (1872-1958), directeur des jardins de la ville de Bruxelles, il découvre alors sa vocation : imaginer des jardins. Il en réalisera plusieurs pour les expositions universelles (1935, 1937, 1958…) puis parmi les plus réputés d’Europe comme le jardin du musée David et Alice van Buuren à Bruxelles (Belgique). Comme souvent, la verdure y occupe une place de choix ainsi qu’en témoigne l’emploi récurrent dans son travail des buis taillés. Son style se définit par plusieurs partis pris comme clore l’espace, l’agrandir par des jeux d’optique, tricher avec les dénivelés et jouer avec les points de vue. Un autre homme est à l’honneur : André Eve, à l’origine de la réintroduction des roses anciennes en France. Un dernier sujet est dédié aux sauges. Comme d’habitude tous les articles de ce hors-série sont à chaque fois complétés par un bloc-notes invitant à découvrir des lieux et des expositions, ainsi qu’une petite bibliographie en rapport direct avec le sujet de l'article correspondant. Les dernières parutions sont aussi relatées parmi lesquelles notre guide « Parcs et jardins en France ». Ce hors-série est encore fois une mine d’informations démontrant l’amour des jardins, lieux vivants, porté par « Connaissance des arts », avec le soutien du mécénat de Gaz de France.

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur les liens suivants :

Parc du château de Chaumont

Jardins des Tuileries et du Carrousel

Parc de l’abbaye de Chaalis

Jardins de la Chatonnière

Parc du château de Villandry

Parc du château de Groussay



© Conservatoire des Jardins et Paysages / août 2008

 
100 pages - 9.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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