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Les expositions universelles à Paris de 1855 à 1937

   
Auteur : Sous la direction de Myriam Bacha
Editeur : Action artistique de la Ville de Paris, collection « Paris et son patrimoine »
Date de dépôt : octobre 2005

Les expositions universelles ayant eu lieu à Paris sont à considérer comme des événements internationaux capitaux, à la fois odes à l'innovation et aussi rencontres festives et touristiques, servant de propagande à la France et à sa capitale. Elles ont considérablement influencé le paysage parisien et leurs traces sont encore très présentes aujourd'hui (transports en commun, voies de circulation, monuments, aménagements de jardins...). Déjà en 2003, le livre « Paris, les expositions universelles de 1855 à 1937 » de Marc Gaillard traitait de ce sujet. Deux ans plus tard, à l'occasion des 150 ans de la première d'entre elles, ce nouvel ouvrage de l’Action artistique de la Ville de Paris leur est consacré. Selon le concept de cette association, il reprend les éléments d'une exposition itinérante se déplaçant en diverses mairies d'arrondissement. Intitulée « Les expositions universelles à Paris de 1855 à 1937 », celle-ci s'est notamment déroulée à la mairie du 15e arrondissement du 11 octobre au 17 novembre 2005. Préfacé par Jean-Pierre Babelon, membre de l'Institut ayant dirigé le musée et le domaine de Versailles* (Yvelines) jusqu'en 1996, l’ouvrage reprend les points forts des sept différentes expositions. Les expositions universelles à travers le monde ont démarré en 1851 [dont une des plus exceptionnelles constructions fut le célèbre Crystal palace de Sir Joseph Paxton (1801-1865) à Hyde park à Londres (Angleterre)] et la dernière remonte à 2005 avec Aichi (Japon). La première exposition française date de 1855 et prend place dans le jardin des Champs Elysées* avec l'édification du palais de l'Industrie qui y restera jusqu'à 1898. La place de la Concorde et le Louvre sont aussi utilisés. Le but est de stimuler autant la création industrielle que l'innovation technique. L'exposition universelle de 1867, inaugurée par Napoléon III et la reine Victoria, se déroule au sein du Champ de Mars*, occupé par un important édifice : la galerie des machines, sorte de palais ovoïde conçu par l'ingénieur Léopold Hardy. Autour de cet ensemble de nombreux pavillons sont implantés dans le jardin dessiné par Jean-Charles Alphand. Une très belle gravure du « Jardin réservé et son palais de verre » donne une idée des types de pavillons alors en place. Parmi ceux-ci, se remarque à l'angle de l’avenue de Suffren et du quai d'Orsay (aujourd’hui Edouard Branly), le pavillon de Tunisie reproduisant le palais du Bardo (localité à quelques kilomètres de Tunis). Cette résidence du bey Mohamed Sadok est une copie due à l'architecte Alfred Chapon. Par la suite, cet édifice sera transporté au sein du parc Montsouris* où il subsistera jusqu'à l'incendie causant sa disparition le 4 mars 1991. C'est aussi en 1867 qu'est inauguré le parc des Buttes Chaumont*. L'exposition se déroule également sur l'Ile Saint-Germain à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) où notamment les horticulteurs Vilmorin et Croux présentent leur production. C'est encore au Champ de Mars que l'exposition universelle de 1878 est installée. Le palais du Trocadéro* est alors édifié par Gabriel Davioud sur la colline de Chaillot avec déjà une fontaine en cascade (pour en savoir davantage, se reporter à « Le Trocadéro, les métamorphoses d’une colline de Paris » de Frédéric Seitz, également présenté dans cette même rubrique Internet). Pour le centenaire de la Révolution française, l'exposition universelle de 1889 donnait lieu à l'aménagement du Champ de Mars et la construction du monument le plus célèbre de Paris : la Tour Eiffel. La fontaine du jardin central avec dauphins en plomb fondu était mise à l'honneur en 2005 dans le cadre de l'exposition liée à ce catalogue. 1889 voit aussi la construction de la gare Saint-Lazare pour faciliter l'accès des visiteurs à la capitale. L'exposition universelle de 1900, dite « du siècle » se déroulait autant sur le Champ de Mars que sur l'esplanade des Invalides ainsi que sur les deux berges de la Seine entre ces deux sites. Se remarquait particulièrement sur le quai de New York entre le pont de l'Alma et la passerelle Debilly, le « Vieux Paris » médiéval reconstitué d'après une idée de l'historien Albert Robida. Un ensemble remarquable et toujours existant est alors bâti : le pont Alexandre III. De cette exposition datent aussi le Petit Palais (récemment rénové) et le Grand Palais (dont la verrière a été restaurée en 2005). La porte monumentale en céramique émaillée de la manufacture de Sèvres due à l'architecte Charles Risler et au sculpteur Jules Coutan est aussi remarquable. Elle est aujourd'hui implantée dans le square Félix Desruelles, près de l’église de Saint-Germain-des-Prés. Les transports encore une fois occupent une place de choix avec la Gare d'Orsay, la construction de celle de Lyon et surtout le métropolitain avec les stations dessinées par Hector Guimard. En 1925, a lieu l'exposition internationale des arts décoratifs et industriels mettant en avant le mouvement du même nom. Y collaborent des artistes comme Emile Jacques Ruhlman ou Le Corbusier. Le jardin du square Jean Goujon (Robert Mallet-Stevens et les frères Joël et Jan Martel) est particulièrement représentatif de ce courant artistique dans l'art des jardins avec d’étonnants arbres en béton ! L'exposition coloniale internationale de 1931 placée sous le commissariat général du Maréchal Pierre Lyautey se déroule au bois de Vincennes*. Le Musée permanent des colonies, rebaptisé ensuite le Musée des Arts africains et océaniens de la Porte Dorée, est dû à Albert Laprade et Léon Jaussely, et est considéré aujourd’hui comme un chef-d’œuvre des années 30. Quant à l'église des Missions construite par Paul Tournon, elle a ensuite été réinstallée à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). L'exposition internationale des arts et techniques de 1937 se déroule, quant à elle, à nouveau sur l'esplanade des Invalides, au Grand Palais, au Champ de Mars, au Trocadéro et sur les berges de Seine. La construction du Palais de Chaillot et du Palais de Tokyo (musée d'art moderne) accorde une place prépondérante à la sculpture comme avec la « Tête de Taureau » de Paul Jouve dans le jardin du Trocadéro. C'est à l'occasion de cette exposition qu'est créé le parc Kellermann. Le catalogue aux superbes gravures, dont plusieurs en couleurs, et aux affiches d'époque se termine par le projet avorté d'exposition internationale des arts et techniques de 1989. Ces expositions, cadres de créativité, furent des lieux de rencontre et d’expression de nos plus grands artistes : Jean-Charles Alphand, Gabriel Davioud, Gustave Eiffel, Gabriel Guévrékian, Robert Mallet-Stevens… Des témoins subsistent encore de toutes ces expositions et afin de les retrouver, il est utile de se reporter à « Sur les traces des expositions universelles, Paris 1855 1937 » de Sylvain Ageorges, venant de paraître et également présenté dans cette même rubrique Internet.

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur les liens suivants :

Domaine de Versailles et de Trianon

Jardin des Champs Elysées

Champ de Mars

Parc Montsouris

Parc des Buttes Chaumont

Jardin du Trocadéro

Bois de Vincennes



© Conservatoire des Jardins et Paysages / novembre 2006

 
208 pages - 40.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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