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Paul et André Vera, entre tradition et modernité

   
Auteur : Rosine de Charon, Alain Darré, Susan Day, Evelyne Possémé, Simon Texier, Claire Vignes-Dumas & Agnès Virole
Editeur : Hazan
Date de dépôt : septembre 2008

Depuis la monographie de Janine Hebert « Mémorial des frères Vera » (1980), aucun ouvrage n’a été consacré à l’œuvre des frères Vera. André (1881-1971) et Paul (1882-1957) sont deux figures importantes du rayonnement du mouvement « Art déco », d’ailleurs ils sont régulièrement cités, l’un comme l’autre, dans les livres traitant de ce courant artistique. Ces deux artistes habitaient Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), ville qui leur consacre jusqu’au 11 janvier 2009 une exposition rétrospective intitulée « Paul et André Vera, tradition et modernité ». Elle se tient dans l’espace Paul et André Vera, établi dans un ancien bâtiment du quartier militaire de Gramont (2, rue Henri IV) et destiné à devenir en 2009 un espace permanent consacré aux deux frères. Celui-ci remplacera ainsi le musée inauguré en 1971 et détruit en 2004, créé suite à la donation d’André Vera en 1968 regroupant le fonds d’atelier et des œuvres de son frère Paul. André est théoricien tandis que Paul est peintre et décorateur. L’exposition débute par le tableau « Les Tuileries »*, d’Abel Truchet (vers 1900), maître de Paul Vera. La peinture de Paul est marquée par une certaine sensibilité au mouvement cubiste. Il participe aux projets de la Compagnie des arts français puis à ceux des ateliers de tapisseries d’Aubusson, des Gobelins et de Beauvais, sans oublier la manufacture de Sèvres. Les expositions comme  « L’art du jardin » dans le parc de Bagatelle* (Paris) en 1913 et surtout l’exposition internationale des Arts décoratifs de 1925 pour laquelle Paul peint notamment la toile « Le jardinage ou l’art des jardins » (1925) sont aussi des traces de leur art. Le thème du jardin est un sujet de prédilection pour l’artiste essentiellement connu pour ses séries des « baigneuses ». « Le verger » (1938), « Le jardin » (1938), de la vaisselle ou encore le tapis « Les dons du jardinier » sont quelques-uns de ces exemples. André a défini le jardin moderne et notamment au sein de deux ouvrages de référence : « Le nouveau jardin » (1912) et « Les jardins » (1919). Ces titres, où André exprime son goût pour les mathématiques et sa passion pour le nombre d’or, sont illustrés par des dessins de Paul et se proposent de vulgariser l’art du jardin de l’époque avec des exemples de plans. Dans une époque en pleine mutation et modernisation, ils offrent ainsi la possibilité de créer son jardin en se passant d’un paysagiste. Des conseils incitent à avoir un jardin plus sobre à l’avant de la maison en utilisant des fleurs blanches car en rapport avec la rue, et d’utiliser a contrario des couleurs plus vives à l’arrière de la maison. Ensemble et également avec Jean-Charles Moreux, architecte et décorateur, ils réalisent des jardins comme le présente le chapitre écrit par Rosine de Charon et Claire Vignes-Dumas. L’avant-dernière salle de l’exposition est à ce titre consacrée aux jardins dans l’œuvre des frères Vera avec une place importante à la « Thébaïde » (10, rue Quinault), leur propriété à Saint-Germain-en-Laye qu’ils achètent en 1920 mais hélas aujourd’hui détruite. Ils transforment avec Jean-Charles Moreux la maison et aménagent le parc. Leur plus bel exemple de jardin conservé en l’état est celui de la propriété familiale de leur ami le peintre Paul-Elie Gernez à Honfleur (Calvados), classé Monument historique depuis 1994. Des plans et photographies de jardins privés en couleurs montrent leur créativité comme ceux d’Angel Zarraga à Meudon (Hauts-de-Seine), de M. Varillon à Aumont-en-Halatte (Oise), du vicomte Charles de Noailles à Paris, de Jacques Rouché à Paris, de Georges André également à Paris… Seuls deux exemples de jardins publics sont à leur crédit, le parc de Bécon à Courbevoie (Hauts-de-Seine) et le jardin public d’Honfleur (Calvados), mais ils ont, l’un comme l’autre, évolué en perdant les traces de leur intervention. Le catalogue de cette exposition est développé suivant trois axes : la propriété de la « Thébaïde », les jardins et l’urbanisme et enfin les arts décoratifs. Il permet de mettre à l’honneur les 250 œuvres rassemblées pour l’exposition provenant du musée municipal de Saint-Germain-en-Laye, d’autres musées et de collections particulières : papiers peints, cartons de tapisseries, meubles, vaisselle, tapis, aquarelles, livres, céramiques, tapisseries, dessins, plans, photographies, maquettes, objets décoratifs… Des photographies en couleurs permettent d’apprécier leurs réalisations d’après des dessins de Paul. Si les frères Vera sont encore méconnus, ce catalogue contribue à apprécier leur production et leurs préoccupations tant dans le domaine des arts que celui des jardins. Il est par ailleurs à signaler que « Le nouveau jardin » (1912) sera prochainement réédité par les éditions Connaissance et Mémoires.

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur les liens suivants :

Jardins des Tuileries et du Carrousel

Parc de Bagatelle



© Conservatoire des Jardins et Paysages / novembre 2008

 
192 pages - 35.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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