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Jean-Jacques

   
Auteur : Frédéric Richaud
Editeur : Grasset
Date de dépôt : avril 2008

Mi-conte philosophique, mi-fable ce roman de Frédéric Richaud, auteur de « Monsieur le jardinier » (1999) et de « La ménagerie de Versailles » (2006), est une réflexion ironique sur la création et l'admiration. Les héros en sont les frères Chapelet, subjugués par le philosophe Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) et caressant le rêve secret de l'inviter dans leur propriété de Précy-sur-Oise. En effet, les deux hommes essayent de retranscrire la pensée rousseauiste dans leur propriété, mais ils se confrontent à plusieurs difficultés d'interprétation et ont bien du mal à réaliser leur jardin suivant ce courant philosophique. D'ailleurs, leur jardinier finit par les quitter. Ce roman est ainsi assez cocasse. Déjà, les deux frères se prénomment « Jean » et « Jacques » et l'auteur n'hésite pas à jouer avec le lecteur, se moquant allègrement de ses personnages. Dans leur jardin, ces « précieux ridicules » se sont essayés à implanter des citations du philosophe devant des scènes aménagées. Ainsi, ils ont placé « Il n'y a pas d'erreur dans la nature » devant un paysage d'éboulis ou encore « Sors de l'enfance, ami réveille-toi » devant un jeune arbre récemment planté. L'aventure va prendre un nouveau tournant lorsqu'ils vont savoir qu'à proximité de chez eux le marquis René Louis de Girardin a invité Jean-Jacques Rousseau dans sa propriété d’Ermenonville (Oise), dont la partie publique a pris le nom de « parc Jean-Jacques Rousseau* » de nos jours. La suite de l'histoire va prendre alors des tournures pour le moins inattendues. Parsemé de références à « Julie ou la nouvelle Héloïse » (1761) et à « Du contrat social, l'Emile » (1762), ce sympathique texte se lit rapidement avec un réel plaisir et aborde des thèmes aussi variés que la conception des jardins, le fanatisme, la littérature, l'art et le besoin que certains hommes éprouvent à se référer à des modèles sans pour cela les connaître ou les comprendre. Bien que située au siècle des Lumières, cette réflexion est d'une intense actualité. De la réalisation d'un parc au tombeau de l'île des peupliers, cette petite perle en Arcadie est jubilatoire.

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur le jardin cité dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur le lien suivant :

Parc Jean-Jacques Rousseau



© Conservatoire des Jardins et Paysages / mai 2008

 
112 pages - 10.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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