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Marie-Antoinette, femme réelle, femme mythique

   
Auteur : Ouvrage collectif sous la direction de Marc Wiltz
Editeur : Bibliothèque municipale de Versailles / Magellan & Cie
Date de dépôt : 2006

La nouvelle exposition « Marie-Antoinette » se déroulant depuis le 15 mars jusqu'au 30 juin 2008 aux galeries nationales du Grand Palais est l'occasion de se replonger dans la lecture ce catalogue, issu d'une précédente exposition lui étant déjà consacrée dans la mouvance de la célébration du 250e anniversaire de la naissance de Marie-Antoinette (1755-1793). Elle marquait surtout la réouverture en juillet 2006 du domaine désormais connu sous l’appellation officielle de « Domaine de Marie-Antoinette » (Yvelines) regroupant le Petit Trianon*, le hameau, le jardin anglais et ses fabriques, le jardin français et ses pavillons. S'étant déroulée du 7 décembre 2006 jusqu'au 10 mars 2007, cette exposition intitulée « Marie-Antoinette, femme réelle, femme mythique » prenait place dans le cadre exceptionnel de la bibliothèque municipale de Versailles (Yvelines). C'est en effet dans la prestigieuse galerie en sept salles d'affilée de l'ancien ministère des Affaires étrangères et de la Marine de Louis XVI que cet hommage était rendu à la reine. Ce décor raffiné prend toujours place dans un bâtiment de la rue de l'Indépendance Américaine sous Louis XV. Le sol en tommettes et les rayonnages séparés des murs afin de faciliter aération et ventilation démontrent la volonté au départ de réaliser un édifice incombustible. En effet, le bois y était banni afin d'éviter les incendies. Les murs et rayonnages peints et dorés constituaient un décor de prestige pour accueillir cette exposition qui mettait en avant la personnalité de la reine dans ses aspects les moins connus. A l'image traditionnelle de la bergère était préférée celle de son goût pour la mode et les arts et notamment son influence sur le renouveau de la musique en France et son rôle d'« ordinatrice des spectacles ». Tous ses thèmes étaient traités à l'appui de documents et objets inédits comme sa chemise à la prison du Temple, des lettres de sa main, des éventails et des robes dont une, bien plus récente, portée par Kirsten Dunst, dans le film « Marie-Antoinette » de Sofia Coppola (2006). Des tableaux et toiles permettaient de découvrir la reine et son univers. Etaient aussi exposés le « Projet pour le jardin anglo-chinois du Petit Trianon » par Antoine Richard, jardinier de la Reine (1774) ou le 8e cahier des jardins anglo-chinois de Georges-Louis Le Rouge (après 1776). Les chapitres du catalogue abordent la reine, les portraits de la famille impériale par Joseph Ducreux (1735-1802), les toilettes royales suivant le thème de la reine et de ses fournisseurs, Marie-Antoinette, musicienne (par Philippe Beaussant) et Marie-Antoinette par Pierre de Nolhac (1859-1936), son biographe, membre de l’Académie française. Les amateurs de jardins apprécieront plus particulièrement le chapitre « Les jardins de Marie-Antoinette à Trianon » signé par Sophie Le Ménahèze-Lefay, maître de conférences à l'Université de Limoges, et déjà auteur en 2001 de « L'invention du jardin romantique en France 1761-1808 » aux éditions Spiralinthe. Dans son propos, elle retrace l'histoire de Trianon en passant par les épisodes du jardin botanique de Bernard de Jussieu, du jardin irrégulier avec grotte et fabriques, du hameau où lézardes, bois vermoulus et pierres moussues sont de mise, sans oublier de l'époque du citoyen Métro qui avait transformé Trianon en lieu de fêtes et bals champêtres. Sophie Le Ménahèze-Lefay rappelle la vogue de l'anglomanie dans l'Europe entière et la littérature prolifique à cette époque (Claude-Henri Watelet, Rousseau...). L'histoire de Trianon est donc marquée par les interventions de créateurs comme Antoine Richard, le comte Riquet de Caraman, Richard Mique. Trianon est aussi abordé au travers de son rôle de « représentation » ainsi que le règlement mis en place par la Reine sur le site que certains dénommaient « Petit Vienne » ou « Petit Schönbrunn ».

Comme tout catalogue d'exposition se respectant, celui-ci présente les objets alors exposés. Parmi ceux-ci figurent des pièces remarquables dont le « Plan du jardin pittoresque et du petit Trianon » de Richard Mique (1792), une harpe de Jean-Henri Naderman (1787-1799) ou encore une lettre de Louis XVI enfant (1762). Ensuite, la liste des pièces présentées clôt ce catalogue dont quelques-unes sont reproduites en photographies. L'iconographie au fil du catalogue comporte par ailleurs des prises de vues actuelles du Domaine de Marie-Antoinette avec la de la tour de Marlborough, le temple de l'amour. Enfin, le lecteur trouve une chronologie depuis le 2 septembre 1754 (naissance de Louis XVI) au 19 octobre 1851 (mort de la duchesse d'Angoulême, fille de Marie-Antoinette et de Louis XVI). Pour poursuivre cette lecture, il est possible de la prolonger avec celle d'autres ouvrages figurant dans cette même rubrique Internet comme le n° 42 de « Maisons de campagne » (« Le hameau de Marie-Antoinette »), « Le style Marie-Antoinette » d’Adrien Goetz, « Marie-Antoinette à Versailles, le goût d’une reine » sous la direction de Bernadette de Boysson et Xavier Salmon, le hors-série de Connaissance des arts « Le domaine de Marie-Antoinette », « Le hameau de la Reine, une journée avec Marie-Antoinette » de Thierry Deslot, le hors-série du Figaro « Marie-Antoinette », celui de Télérama « Marie-Antoinette, une jeune fille dans l’arène » et « Passion L’Express n° 1 : Marie-Antoinette, une vie en rose et noir ». Pour mieux connaître celle qui incarne à la fois la jeune princesse, la reine, la mère et le martyre, une visite au Trianon est aussi un excellent complément tout comme celle de l'exposition « Marie-Antoinette » au Grand Palais.

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur le parc cité dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur le lien suivant :

Domaine de Versailles et de Trianon



© Conservatoire des Jardins et Paysages / mars 2008

 
176 pages - 20.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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