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Les 7 merveilles du monde

   
Auteur : Articles d’auteurs variés sous la direction de publication de Louis Faton
Editeur : Faton, « Histoire antique » hors-série n° 16
Date de dépôt : 2008

La nouvelle exposition « Babylone » se déroulant du 14 mars au 2 juin 2008 dans le hall Napoléon du musée du Louvre rend hommage à l'histoire d'une ville mythique et symbolique dont les éléments les plus connus sont la tour de Babel et les fameux jardins suspendus. La ville y est évoquée depuis la fin du troisième millénaire avant J.-C., jusqu’à l’époque moderne. Si certains regrettent déjà que cette exposition traite si peu des célèbres les jardins de Babylone en raison d’une vision davantage historique et culturelle (histoire, architecture, archéologie, rayonnement de la cité antique et son héritage...) plutôt que légendaire, la lecture de ce nouveau hors-série leur est conseillée. Il est consacré à l'ensemble des sept merveilles du monde : la pyramide de Kheops à Guizèh (Egypte), la statue de Zeus à Olympie (Grèce), le temple d'Artémis à Ephèse (Turquie), le mausolée d'Halicarnasse (Turquie), le colosse de Rhodes (Grèce), le phare d'Alexandrie (Egypte) et les jardins suspendus de Babylone (Iraq). Chacune d'entre elles fait l'objet d'un chapitre spécifique.

Bertrand Borie, historien, journaliste et écrivain retrace en préambule la saga de ces sept monuments. Avant même l'existence de ce classement, Hérodote (v. 485-v. 425 av. J.-C.) avait déjà exprimé son admiration pour les pyramides d'Egypte et l'enceinte de Babylone. Longtemps attribuée à Philon de Byzance, auteur du IIe siècle, la liste des 7 Merveilles lui serait en réalité bien antérieure. D'ailleurs de quelle liste faut-il parler ? Puisqu'en fait selon 18 sources différentes, 14 listes sont dénombrées. La première comprend bien les pyramides, les jardins de Babylone, le temple d'Artémis, la statue de Zeus, le mausolée d'Halicarnasse et le Colosse de Rhodes. La septième place était disputée par le phare d'Alexandrie et les murailles de Babylone, c'est finalement le phare qui fut retenu au VIe siècle, donc date à retenir comme celle de la liste « officielle ».

Tous les articles sont illustrés d'une abondante iconographie avec des reproductions d'œuvres puisées dans celles de peintres célèbres comme Salvador Dali ou dans des films comme « Le Colosse de Rhodes » de Sergio Leone (1961). D'autres reproductions présentent des sculptures, des tapisseries, des pièces de monnaie et des sites à notre époque. Des photographies anciennes, des plans et des coupes techniques facilitent la compréhension desdits monuments car seules les pyramides sont toujours visibles aujourd'hui. Des encadrés « pour en savoir plus » proposent des bibliographies spécifiques du monument considéré avec le cas échéant un glossaire et les biographies des historiens ayant glorifié ces constructions hors du commun.

Les jardins suspendus de Babylone sont traités par Yannick Le Pape, docteur EHESS en histoire et civilisation. Il leur consacre un chapitre de huit pages. Comme il le rappelle en texte liminaire, à ce jour rien ne tend encore à prouver qu'ils aient réellement existé. Leur édification est attribuée à Nabuchodonosor II pour remédier selon la légende à la mélancolie de son épouse Amytis, ayant le mal de son pays natal, Médie et ses vallées verdoyantes. Par ailleurs, ils sont parfois appelés les jardins de Sémiramis, mais cette dernière n'est qu'une reine légendaire. Les différentes fouilles archéologiques n'ont pas permis avec certitude de localiser ces jardins. Ils sont connus au travers des descriptions d'auteurs d'époque hellénistique comme Strabon, Flavius Josèphe ou encore au Ier siècle avant J.-C. l'historien grec Diodore de Sicile. D'après ceux-ci ils étaient étagés sur plusieurs terrasses, au moins cinq. Ils devaient être édifiés à une hauteur considérable. Diodore de Sicile les décrit ainsi : « recouverts de roseaux, d'asphalte, de briques, de plomb et d'une masse de terre suffisante pour recevoir les racines des plus grands arbres ». Toujours selon les descriptions littéraires, l'arrosage était assuré soit par des machines ou des vis hydrauliques. En revanche, rien n'est spécifié sur la végétation et les plantations. Des hypothèses se portent donc sur la flore de l'Assyrie (amandier, grenadier, vigne, figuier...) alors qu'en 1878 Lucien Augé de Lassus dans « Voyage aux Sept Merveilles du monde » imagine que ces jardins ressemblent à ceux d’Isola Bella sur une des îles Borromées (Italie) et donc auraient été plantés de citronniers, orangers, magnolias, lauriers... Pour rajouter à la légende, il est aussi évoqué qu'en réalité, les jardins suspendus n'auraient jamais été situés à Babylone mais à Ninive (Iraq). En effet, les auteurs classiques avaient souvent tendance à confondre les deux villes. Il est donc à parier que les jardins suspendus de Babylone n'ont pas fini de faire parler d'eux et à défaut d'être une des sept merveilles, ils demeurent toujours un grand mystère à élucider. Ils font continuellement rêver comme en témoignent les illustrations d'après Athanasius Kircher (1679), Johann Bernhard Fischer von Erlach (vers 1700) et Ferdinand Knab (1886). Quant à Babylone, il est toujours possible de se rendre à l'exposition du Louvre jusqu'au 2 juin 2008. Le numéro de cette revue s'achève par la persistance dans l'imaginaire et la culture collective à travers la littérature, la peinture, la philatélie, la bande dessinée, le cinéma, la photographie, les jeux vidéo... D'ailleurs, de 1999 à 2007 de manière non officielle un vote sur Internet proposait d'élire les 7 nouvelles Merveilles du monde moderne, c'est dire si le mythe persiste, mais pour l'instant l'UNESCO ne s'est pas associé à de telles initiatives.

Attention, s'agissant d'une revue, elle ne peut se trouver qu'en maison de la presse ou dans un kiosque. Au-delà de sa période de parution, les internautes intéressés par son acquisition devront donc se rapprocher directement de l'éditeur.



© Conservatoire des Jardins et Paysages / mars 2008

 
84 pages - 7.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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