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Vauville, le jardin du voyageur

   
Auteur : Guillaume Pellerin
Photographies - Illustrations : Jean-Loup Eve
Editeur : Aquarelles
Date de dépôt : novembre 2007

Telle une oasis implantée dans un paysage de landes rappelant l'Ecosse ou l'Irlande, le jardin botanique du château de Vauville* à Beaumont-sur-Hagues (Manche) est situé sur la pointe nord-ouest du Cotentin. Il est réputé pour ses plus de mille espèces de plantes de l'hémisphère austral (Brésil, Canaries, Chili, Chine, Inde, Japon, Malaisie, Tasmanie, Uruguay...), pour la plupart à feuillage persistant, garantie d'une continuité végétale au fil des saisons. Créé ex nihilo à partir des années 1950 autour de la maison forte devenue château, ce jardin est l'œuvre d'une famille de passionnés. Originellement créé par Eric Pellerin, la destinée de ce jardin est aujourd'hui confiée à la bienveillance de son fils, Guillaume, également créateur jardinier, et auteur de ce livre des éditions Aquarelles, spécialisées dans le livre d’art avec comme thématique les voyages le long des côtes normandes. Son texte relate l'aventure botanique de Vauville au fil des années et ses résurrections après les tempêtes de 1987 et 1999, finalement mises à profit pour introduire de nouvelles espèces. Si la végétation est confrontée à des aléas climatiques tels que sel, vent ou embruns, la luxuriance est facilitée dans la baie par un climat particulier lié à la dérive Nord Atlantique du Gulf Stream. Une première reconnaissance du patrimoine végétal du site remonte à 1992 avec son inscription à l'inventaire des Monuments historiques lors de son ouverture au public. En 2005, Vauville se voit récompensé par l'obtention du label « jardin remarquable », décerné par le Ministère de la culture et de la communication sur des critères de composition, d’intégration dans le site, de qualité des abords, d’intérêts botanique et historique, d’entretien et de gestion. Outre être le propriétaire de Vauville et l'artisan de son évolution, Guillaume Pellerin est connu pour ses talents de paysagiste, auteur notamment de la restauration du jardin Christian Dior* à Granville (Manche). Il est aussi un grand collectionneur d'outils de jardin, passion qu'il a déjà révélée dans le livre « Outils de jardin » (Abbeville Press, 1996), aujourd'hui épuisé. Le projet d'un futur Musée national des Outils de jardin est d'ailleurs dans ses cartons à Vauville.

Ce livre, illustré d'aquarelles de Jean-Loup Eve, se découvre à la manière d'un carnet de voyages, car comme le rappelle son titre, si le jardin est bien immobile, toutes les plantes le composant sont les témoins de voyages ou d'échanges en provenance de diverses contrées lointaines, mais elles sont aussi issues de relations avec des pépiniéristes normands et de l'Europe entière. Tout a commencé par la plantation d'un cyprès de Lambert (Cupressus macrocarpa) ; ont suivi des plantes pionnières dont l'introduction est retracée au fil des grandes étapes de l'histoire du jardin. Un plan en vue d'oiseau permet de découvrir les principaux secteurs de la visite du jardin délibérément voulu libre et naturel, développés dans les différents chapitres. Sont ainsi repérés les douves, les camélias et rhododendrons, l'abreuvoir transformé en bassin d'ornement (avec une tête de lion sculptée suivant un dessin de Guillaume Pellerin) ou encore le jardin d'eau. Parmi les autres sites, figurent le grand espace avec ses cordylines australes et yuccas, le jardin de la Sagesse, la voûte bleue, le jardin exotique, la palmeraie basse, les bassins du lion, les jardins créateurs, les pépinières, les serres, l'accueil et le salon de thé. Comme le dit l'auteur, Vauville est un « jardin d'ambiances », concept que l'aquarelliste a parfaitement su restituer au fil de ses dessins dont les tons verts aux nombreux dégradés retracent la diversité de la palette. Ses traits restituent fidèlement le ciel normand, la lumière, les détails architecturaux du château, les objets de pierre créés et placés comme des meubles (grattoirs, galets marqués d'un mot à résonance méditative...), les turions de bambous, le lin de Nouvelle-Zélande (Phormium tenax), les pousses juvéniles de Gunnera, les oiseaux tels roitelets huppés, mésanges charbonnières, rouges-gorges, verdiers d'Europe, et d'autres animaux, hôtes des lieux, comme rainettes, libellules, papillons colorés ou les abeilles des ruches. La fidélité des couleurs se retrouve dans le bleu de l'Agapanthus africanus, le pourpre de l'Hydrangea 'Merveille Sanguine' ou le rouge de l'écorce de l'Arbutus andrachne, le feuillage gris bleuté des eucalyptus, les floraisons vives des Strelitzia. Les dessins illustrent aussi les coulisses avec Guillaume Pellerin à l'œuvre ou encore les jardiniers affairés dans les serres ou les jardins, sans oublier les outils, violon d'Ingres du maître des lieux. Les légendes de l'auteur permettent de livrer son expérience des plantes et de leur entretien. Elles révèlent un homme passionné par son jardin, vivant cette aventure botanique aux côtés de son épouse Cléophée de Turckheim. Son texte est plein de bon sens puisé dans une expérience de terrain incontestable avec des réflexions telles que la préférence du terme de « filtre-vent » à celui plus trompeur de « brise-vent ». Ce livre présente un site dont la diversité variétale justifie oh combien le surnom de « jardin voyageur ». Dans la préface, Erik Orsenna, de l'Académie française, avoue être conquis par ce lieu et sa végétation. Il est désireux de le faire connaître autour de lui pour cette diversité appréciable dans la palmeraie haute, le chemin mystérieux, celui de la découverte, celui des fougères, le bassin des Gunnera...

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur les liens suivants :

Jardin botanique du château de Vauville

Jardin Christian Dior



© Conservatoire des Jardins et Paysages / mars 2008

 
128 pages - 29.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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