Amiens jardins

Depuis l'âge de 17 ans, Véronique Groseil dessine des croquis sur des carnets et réalise des collages témoignant de son univers et de ses déplacements. Ce 130^e carnet de dessins suit ainsi la mise en page de registres de compte dénichés dans des brocantes picardes. En effet, ce professeur d'arts plastiques préfère travailler sur des supports ayant déjà un vécu. Cette utilisation lui permet de conjuguer ses deux passions : le dessin et les vieux répertoires. Ainsi, avec ce carnet dédié à Amiens (Somme), tel un agenda perpétuel sur lequel l'artiste a laissé sa patte et son amour pour le patrimoine de sa ville natale au sein duquel les jardins occupent une belle place, cette carnettiste renouvelle le genre. Guidée par une anecdote, un détail architectural ou un fruit, elle travaille donc avec des supports variés qu'elle a chinés et qu'elle métamorphose à l'aide de feutres marqueurs, crayons de couleur, pastels, acrylique ou encre de Chine. L'artiste amiénoise a croqué avec réalisme plantes et animaux, mais aussi l'architecture comme en témoignent les quais, la cathédrale gothique et le Cirque municipal inauguré par Jules Verne (1828-1905). L'inventeur du roman scientifique d'anticipation est d’ailleurs le plus célèbre des Amiénois et dont le monument représenté sur une page est dominé par le buste de l’auteur de « Vingt mille lieues sous les mers ».

Au fil de ce parcours dans les rues et sur les berges de la Venise de la Picardie, des Amiénois en promenade, à la pêche ou au travail, des personnages historiques font des apparitions. Comme l'indique le titre de ce carnet, « Amiens jardins », les espaces verts occupent une place prépondérante et servent de fil conducteur dans cette promenade illustrant ce calendrier pictural, qu'ils soient maraîchers, publics, privés ou squares. Parmi les plus réputés figurent les Hortillonnages, le jardin des plantes* avec ses plates-bandes ceinturées de bordures de buis, le jardin zoologique de la Petite Hotoie, le parc Saint-Pierre à Amiens pour lequel sa conceptrice, la paysagiste Jacqueline Osty, a été lauréate du « Prix du paysage 2005 ».

Le cimetière paysager de la Madeleine, quant à lui, est transfiguré par les couleurs chatoyantes utilisées par l'artiste qui arrivent à suggérer de la vie au milieu des tombeaux semblant danser et oublier leur traditionnelle immobilité.

Cet album est empli de vie, que ce soit grâce à des libellules ou des fourmis, à des reflets et des ombres ou à des plantes (chardons, monnaies du pape, pissenlits, saules...), mais aussi à travers des activités comme le jardinage à l'aide d’outils (serpettes, bêches, arrosoirs...).

Cette promenade à la gloire d'Amiens est emplie de poésie dans les légendes des illustrations, en passant bien évidemment dans les traits de l'artiste, et allant jusqu'à la métamorphose du « code barre » de la quatrième de couverture, prenant habilement l'aspect d'une touffe d'herbe sépia.

Les amateurs des 140 dessins réunis dans cette publication d'art de la Libraire du Labyrinthe à Amiens seront séduits par ce graphisme incitant à partir à la découverte de l'architecture et des jardins de la capitale picarde.

Les amateurs du travail et de la démarche artistique de Véronique Groseil peuvent aussi apprécier son talent artistique sur son nouveau blog.

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur le jardin cité dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur le lien suivant :

Jardin des plantes d'Amiens