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Dialogue avec mon jardinier

   
Auteur : Henri Cueco
Editeur : Seuil, collection « Points »
Date de dépôt : juin 2004

La sortie le 6 juin 2007 du film « Dialogue avec mon jardinier » de Jean Becker incite à se replonger dans le roman éponyme d’Henri Cueco dont il est inspiré. Le peintre, c'est Daniel Auteuil, quant au jardinier (rôle imaginé à l'origine pour le regretté Jacques Villeret), il est interprété par Jean-Pierre Darroussin. Ils donnent vie à MM. « Dupinceau » et « Dujardin » et offrent une belle vision de l'amitié, de la complicité. Les phrases de ce roman ont souvent été utilisées dans des textes ou des expositions pour illustrer le thème du jardin. Il est vrai qu'elles sont d'une réelle poésie à l'instar de « Merci, plus de café, ça m’empêche de rêver au paradis. Si je dors pas, je compte dans la tête mes salades, il m’en manque et je recommence. ». Ce texte est donc un dialogue entre un peintre écrivain et son jardinier. Cette édition en format de poche est issue d'un livre paru en 2000. Il est la transcription d’un dialogue inattendu, parfois taquin dont les propos sont souvent truculents et marqués d'une certaine forme de philosophie campagnarde pleine de bon sens au travers des mots d'un jardinier, artiste qui s'ignore. Dans cette discussion entre un patron et un employé, entre un artiste du monde et un homme de la campagne, retraité de la SNCF, s'installent peu à peu une beauté, une tendresse. Les deux hommes se tutoient, s'entretiennent de tout et de rien, de la pluie et du beau temps. Mais sous prétexte de parler de salades, de courgettes, de noix, de pommes de terre, ils dissertent sur l'alcool, l’argent, l'art, la chasse, le ciel, les femmes (« La femme, c'est mon jardin de la nuit. » comme le dit le jardinier au sujet de son épouse kabyle), les historiens, la jalousie, la mort, le mot « contexte » (« Moi, mon contexte comme tu dis, c'est le jardin. »), le paysage (« Mais un paysage, c'est quand rien ne bouge quand on s'arrête pour regarder. »), la pensée (« Pour moi, dans ma tête, c'est un peu de la bouillie, sauf quand je pense à faire mon jardin. »), les rêves, mais aussi les voyages (Royan, Nice, Monaco). En fait, ils parlent, chacun avec son propre vocabulaire, de la vie tout simplement. Lors d'un voyage à Paris, le jardinier de province découvre avec le peintre banlieusard la serre du jardin des Plantes* et s'exclame alors « Ca c'est un jardin ! ». Dans ces conversations, soit au sein du jardin, soit par téléphone, les deux hommes voyagent jusqu'à Paris, Nice ou Cahors. Dans ces échanges, les rapports maître et élève ne se font pas toujours dans le même sens. Ainsi le peintre apprend ce qu'est un « sarcis » (fil de fer serré utilisé pour rapiécer un sac de pomme de terre) et comment donner du « fil à la faux » grâce à un coup de lime. A la lecture de ce livre, l'envie de voir Daniel Auteuil et Jean-Pierre Darroussin se fait sentir afin de voir en couleurs deux hommes réunis par l'art, la terre et l'amour pour leurs épouses respectives qui prennent ainsi vie sur grand écran.

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur le jardin cité dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur le lien suivant :

Jardin des Plantes



© Conservatoire des Jardins et Paysages / juillet 2007

 
224 pages - 6.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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