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Les maîtres de l’eau, histoire de l'hydraulique arabe

   
Auteur : Mohamed El Faïz
Editeur : Actes sud
Date de dépôt : novembre 2005

L'irrigation, la maîtrise de la domestication de l'eau dans notre civilisation doit beaucoup à la civilisation arabo-musulmane et à ses hydrauliciens. La civilisation méditerranéenne en est marquée au sein de ses jardins (canaux, norias, puits....). Or, jusqu'à aujourd'hui, la place accordée dans l'historiographie de l'hydraulique à la culture arabe est assez limitée. Cette synthèse des connaissances hydrauliques arabes permet de combler cette insuffisance en la matière et de mieux comprendre comment l'homme a su vaincre l'aridité désertique pour récupérer le bien le plus précieux, indispensable aux hommes et aux plantes, à la vie. C'est à cet objectif tant scientifique que pédagogique que s'est attelé Mohammed El Faïz, économiste et historien de l'agronomie et des jardins arabes. Son travail s'est appuyé sur l'exploration de traités manuscrits scientifiques encore assez peu connus. Il passe ainsi en revue les origines de l'hydraulique arabe dans la Mésopotamie préislamique en passant par les apports hellénistiques. Cette histoire passe par l'âge d'or de l'hydraulique arabe, du IXe au XIIe siècle, et les œuvres hydrauliques de personnages clefs comme Taqî Al-Dîn (1525-1585), Ahmad Al-Damanhûrî (1696-1778) ou Muhammad Al-'Attâr (1764-1828). Cet ouvrage constitue une somme des savoirs sur l'eau notamment dans les domaines de la météorologie, de l'hygiène, de l'exploitation des nappes phréatiques, des forages, de la salinité de la mer... Cette découverte du patrimoine hydraulique prend en compte différents métiers tels que les sourciers, les mécaniciens ou les ingénieurs. L'iconographie en noir et blanc permet de mieux comprendre l'aspect et le fonctionnement d'éléments de ces techniques de l'eau comme canaux, khettara, machines à engrenages, machines à écope élévatrice de l'eau, norias, pompes foulantes et aspirantes, puits à poulie, qanât, routes à jantes creuses, répartiteurs d'eau à godets... Les exemples photographiés sont issus de villes marocaines telles que Meknès ou Marrakech, mais aussi, au-delà des frontières, Kairouan (Tunisie) ou Damas (Syrie). Des sites sont aussi à l'honneur dans cette iconographie comme les jardins réputés de Marrakech (Maroc), le parc de l’Agdal et le jardin de la Ménara. Des annexes permettent de mieux comprendre encore l'univers de l'eau et l'irrigation à l'instar de cette classification des eaux aux nombreux qualificatifs : potable, douce, amère, salée, âcre et happante, sulfureuse (ayant le goût de plomb ou du fer), boratée et nitreuse (ayant le goût de la moisissure), qui coule sur l'herbe, légère, sans consistance, trouble et épaisse, stagnante... Cette étude présente un intérêt pour tous les passionnés d'histoire des jardins et en particulier de l'hydraulique dont la lecture peut se poursuivre par celle de l’ouvrage « Les maîtres de l’eau d’Archimède à la machine de Marly » sous la direction de Georgia Santangelo (2006), également présenté au sein de cette même rubrique Internet, deux ouvrages d'actualité dans le cadre de la campagne nationale 2007 de « Rendez-vous aux jardins » (du 1er au 3 juin), dont le thème est l'eau.



© Conservatoire des Jardins et Paysages / mai 2007

 
368 pages - 28.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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