Une fleur, un caillou

Deux artistes exercent un intérêt particulier sur les enfants, tant leur art est proche de ce qu'ils dessinent eux-mêmes. Il s'agit du Facteur Cheval (1836-1924) et du Douanier Rousseau (1844-1910). Outre le fait qu'ils soient dénommés par leur profession, ils ont en commun d'avoir créé à partir de multiples sources d'inspiration sans jamais s'être éloignés de chez eux. L'exposition « Le Douanier Rousseau, jungles à Paris » s'étant tenue du 15 mars au 19 juin 2006 dans le cadre du Grand Palais (Paris) montrait à quel point le Douanier a su créer avec ses « jungles » des décors rappelant des dessins animés ou des papiers peints sans avoir jamais quitté Paris. Les enfants à partir de 5 ans, grâce à ce livre, peuvent apprécier son graphisme si particulier. Le facteur Ferdinand Cheval, quant à lui, a consacré 33 ans de sa vie à réaliser pierre par pierre dans la Drôme un palais à l’étrange architecture naïve qualifiée « d’unique au monde » par André Malraux. Cet album prend la forme de deux parcours, d’abord celui du douanier Henri Rousseau, représenté sous la forme d’un petit personnage à vélo, puis celui du facteur Ferdinand Cheval représenté avec son inséparable brouette. A chaque double page, une reproduction d’un tableau est mise en avant : « Surpris ! » (1891), « Bouquet de fleurs » (1909), « La bohémienne endormie » (1897), « La promenade dans la forêt » (vers 1886), « Joueurs de football » (1908) et « Moi-même, portrait-paysage » (1890). Pour la seconde partie, ce sont des photographies des façades de l’incroyable palais qui servent de support à l’histoire : les trois géants Vercingétorix, Archimède et César, les pèlerins, la tour de Barbarie... A partir des ces œuvres respectives, l’histoire originale imaginée, pleine de poésie et un peu surréaliste, conduit à l’animation des personnages et éléments des toiles et de la pierre de ces deux artistes : un tigre, deux marguerites, du mimosa, quatre chrysanthèmes, une bohémienne, une promeneuse, un joueur de football, un voilier, une montgolfière, la tour Eiffel, un caillou (sur lequel trébucha le facteur et à l’origine de l’œuvre de sa vie), trois géants... Au centre du livre, un dialogue fictif s’instaure entre les deux hommes : le douanier demande au facteur « As-tu déjà vu un géant ? » à quoi Ferdinand Cheval répond « J’en ai trois dans mon jardin et un dans mon lit quand j’y dors. ». Ce livre plein de poésie et d’humour incitera peut-être les parents à emmener leurs enfants dans des musées ou au jardin des Plantes* (Paris) où s’inspirait Rousseau mais surtout au Palais idéal du facteur Cheval* à Hauterives (Drôme) afin de découvrir le lieu d'inspiration d'un peintre et la réalisation d'un sculpteur, en quelque sorte un voyage initiatique dans le monde de l'art, avec des fleurs et des cailloux. Pour mieux comprendre le travail d’Henri Rousseau et en particulier celui des « jungles » inspirées par la végétation exotique qu'il voyait dans les serres de Paris, il est utile de se reporter dans cette même rubrique Internet aux ouvrages suivants : « Le Douanier Rousseau naïf ou moderne ? » d’Isabelle Cahn, « Le Douanier Rousseau, jungles à Paris » sous la direction de Christopher Green et Frances Morris, « Le Douanier Rousseau, paysages », « Le petit Rousseau » de Catherine de Duve, « Le Douanier Rousseau, un livre tunnel » de Joan Sommers, « Le Douanier Rousseau, coloriages », « Le Douanier Rousseau, jungles à Paris, album de l'exposition » de Catherine Guillot, « Le petit journal des grandes expositions n° 390 : Le Douanier Rousseau, jungles à Paris » de Claire Frèches-Thory et Vincent Gille, « Le Douanier Rousseau » de Roger Shattuck et Michel Hoog, « Le Douanier Rousseau, le petit livre de la jungle » de Claire Frèches-Thory, « Le Douanier Rousseau, jungles à Paris » sous la direction de publication d’Alain Metternich, « Dossier de l'art n° 128 : Les jungles du Douanier Rousseau au Grand Palais » sous la direction de publication de Jeanne Faton-Boyancé, « Dans l’univers du... Douanier Rousseau » de Sophie Comte-Surcin et Caroline Justin et « Le Douanier Rousseau, les chemins de l’imaginaire » de Doris Kutschbuch. Au sujet du travail du facteur Cheval, se reporter à la fiche de « Le facteur Cheval, un rêve de pierre » de Pierre Chazaud toujours sur ce site.

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur les liens suivants :

Jardin des Plantes

Palais idéal du facteur Cheval