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Le jardin monastique médiéval, la métaphore du Paradis

   
Auteur : Ouvrage collectif sous le commissariat général de Dominique Naert
Editeur : Maison de l'outil et de la pensée ouvrière
Date de dépôt : mai 2005

En 2005, jardinier-paysagiste est le 25e métier à intégrer les Compagnons du Devoir. La Ville de Troyes (Aube) se devait de rendre hommage à l’événement pour cette corporation. Cité médiévale aux multiples trésors architecturaux, Troyes a, en effet, une histoire au cours de laquelle de nombreux Compagnons se sont illustrés. Cette ville a confié l'Hôtel de Mauroy aux Compagnons du Devoir en 1969 qui l’ont restauré, l’administrent et y ont créé la « Maison de l'Outil et de la pensée ouvrière » ouverte au public en 1974. Elle présente une exceptionnelle collection d’outils et de livres amorcée par le révérend père jésuite Paul Feller, passionné d'outils, qu’il légua en 1969. Ce conservatoire de l’histoire des métiers et des techniques est une exceptionnelle vitrine des savoir-faire, mais surtout un moyen de sensibiliser le grand public et les scolaires à la vie ouvrière et rurale. Ce centre de ressources revient, dans cet ouvrage qu’il publie, sur le jardin médiéval illustrant une période de l'histoire comprise entre la chute l'Empire Romain et la Renaissance, soit dix siècles depuis l'an 500 jusqu'à 1500. Cet ouvrage permet de partir à la rencontre d'un vocabulaire approprié comme cloître, viridarium, hortulus et autre herbularius. Depuis 2005, dans la cour de l'Hôtel de Mauroy, est reconstitué chaque été un herbularium afin d’agrémenter le décor de ce bâtiment de style Renaissance (1550). Il y a bien une actuelle mouvance pour les jardins du Moyen âge. C'est pourquoi des conseils dans une démarche de création d'un jardin d'inspiration médiévale sont développés notamment en se basant sur des documents d'archives de référence comme le « Capitulaire de Villis Vel Curtis Imperii » (ordonnance de 795 de Charlemagne), le plan carolingien du IXe siècle du jardin de l'abbaye de Saint-Gall (Suisse) ou le poème « Liber de cultura » de Walafrid Strabo (IXe siècle). Des témoignages sont apportés au travers de diverses expériences comme celles des jardins du prieuré Notre-Dame d'Orsan* à Maisonnais (Cher) racontée par son jardinier puis celle du jardin du manoir de Chevillon (Haute-Marne) par Jean-Luc et Laurence Grenois. L'aventure du jardin botanique de Marnay-sur-Seine (Aube) est relatée par son directeur. Au-delà du jardin, la médecine au Moyen âge est évoquée en revenant sur les conditions de vie, l'hygiène, la nutrition, les maladies, les épidémies, les médecins, les remèdes, les établissements hospitaliers et bien sûr les plantes médicinales. Le symbolisme dans le jardin médiéval (Paradis, puits, nombres, plantes, animaux, superstitions...) et la magie sont aussi des aspects traités dans ce livre. Sur le plan traditionnel, un texte est dédié à Saint-Fiacre (VIIe siècle), saint patron des jardiniers, d'origine irlandaise et venu s'installer en Seine-et-Marne, fondateur d'un monastère proche de Meaux devenu le centre d'un pèlerinage réputé. Toujours dans la période moyenâgeuse, le métier de jardinier (également appelé « courtilier ») est traité ainsi que les plantes du jardin depuis l'achillée millefeuille jusqu'à la verveine, en passant par la benoîte, le chanvre, la garance, la gaude, le houblon, le lin, le pastel, la rose de Provins ou le souchet (papyrus). La Maison de l’Outil et de la pensée ouvrière se devait aussi de traiter l'outillage médiéval (couteaux à greffer, ruches, plantoirs, cordeaux...). Un article permet ainsi de comprendre que beaucoup d’entre eux ressemblent à ceux d’aujourd’hui (photographies à l’appui) et rappelle que la brouette a fait son apparition au XIIe siècle. Enfin, quatre recettes médiévales (ipocras, hericot de mouton, champignons aux espices, cresme bastarde) décrites en vieux français, mais heureusement traduites avec les mots d'aujourd'hui, permettent de découvrir la gastronomie de nos ancêtres. Tous les écrits de ce livre sont égayés par une iconographie avec des photographies de jardins, de manuscrits, d'enluminures ou de superbes planches extraites d’ouvrages comme « Les très riches heures du Duc de Berry » (1410-1489) ou les « Grandes Heures d'Anne de Bretagne » (1503-1508). Certains jardins ont aussi servi à illustrer le propos comme le parc et jardins de l’abbaye de Daoulas* (Finistère), le jardin du manoir de Chevillon et les jardins du château Val Joanis* à Pertuis (Vaucluse). Ce petit livre est donc d'une aide précieuse pour celui qui souhaite se lancer dans la création d'un jardin d'inspiration médiévale monastique. Pour parfaire son érudition, il peut être utile de se reporter à d'autres ouvrages de cette rubrique Internet comme un autre livre de la Maison de l’Outil et de la pensée ouvrière (« Les saveurs de Saint-Gall, un jardin potager médiéval »), mais aussi deux publications de Josy Marty-Dufaut : « Le potager du Moyen âge, créez votre jardin médiéval » et le hors-série « Le jardin médiéval » du magazine « Moyen âge ».

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur les liens suivants :

Jardins du prieuré Notre-Dame d'Orsan

Parc et jardins de l’abbaye de Daoulas

Jardins du château Val Joanis



© Conservatoire des Jardins et Paysages / février 2007

 
98 pages - 15.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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