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Essai sur les jardins

   
Auteur : Claude-Henri Watelet
Editeur : Gérard Monfort
Date de dépôt : avril 2004

Jusqu'au 24 février 2007 s’est déroulée à Colombes (Hauts-de-Seine) au sein du Musée d'art et d'histoire (2, rue Gabriel Péri) l’exposition « Moulin Joly, un jardin au siècle des Lumières » qui abordait à la fois la personnalité du créateur de ce jardin aujourd'hui disparu, Claude-Henri Watelet (1718-1786), et le parc du Moulin Joly, notamment à l'appui d'une maquette, de plans cadastraux, de cartes postales anciennes, de sanguines d'Hubert Robert, d'œuvres de Louis-Martin Berthault, de Charles François Daubigny et de dessins de Claude-Henri Watelet, lui-même. Le catalogue de cette exposition est également présenté au sein de cette même rubrique Internet. Claude-Henri Watelet est un personnage érudit multiple : conseiller du Roi, receveur général des finances, peintre, dessinateur, membre de l’Académie royale et théoricien du jardin. Ce grand voyageur (Hollande, Allemagne, Autriche et Italie) est le créateur du parc de la propriété du Moulin Joly (vers 1754) sur l’emplacement de l’actuel parc départemental Pierre Lagravère, anciennement dit « de l’Ile Marante », conçu en partie sur une île et comme une série de tableaux successifs. En cette seconde moitié du XVIIIe siècle, les parcs à la « Le Nôtre » ennuient, et vers 1760 le jardin paysager fait son entrée en Europe. En qualité d'amateur éclairé, il devient théoricien du jardin, écrit en 1764 puis publie en 1774 cet « Essai sur les jardins », considéré comme un ouvrage de référence. Claude-Henri Watelet y énonce de grands principes du jardin pittoresque, précisant que « le décorateur doit voir en peintre » car le jardin pittoresque est comme un tableau devant lequel il faut s’arrêter. En fait, la place de la nature est prépondérante et le concepteur de jardins dispose d’un droit d’intervention mesuré. Il oppose les parcs anciens aux modernes avec leurs inconvénients et avantages et présente le jardin chinois. Dans de courts chapitres, il dresse des principes de composition comme les caractères (le noble, le rustique, l'agréable, le riant et le sérieux), le poétique, le romanesque. Il rappelle la base d'un projet avec la nature du terrain et l'exposition. Claude-Henri Watelet explique aussi sa vision des éléments dans la composition des parcs comme les fermes ornées, les rochers, les grottes, les arbres, les eaux, les fleurs... En particulier au sujet des fleurs en parterres, il précise : « il en résulte quelquefois que leur abondance affaiblit l'impression qu'elles doivent produire, comme leur disposition symétrique fait disparaître la variété qui leur est naturelle. ». Sa vision des professions est aussi intéressante (« L'architecte, dans la partie libérale de son art, a pour objet de rendre agréables toutes les parties d'un plan vertical. Le décorateur de jardins exerce ses talents pour embellir un plan horizontal. »). Il insiste aussi sur des règles parfois encore oubliées dans les projets de jardins (« Il n'est pas moins nécessaire, même en variant les espèces d'arbres et d'arbustes, de les choisir convenable à la qualité du terrain. »). La fin de l’essai se présente sous la forme d’un récit, « Le jardin français, lettre à un ami », lettre dans laquelle Claude-Henri Watelet décrit un jardin sans le nommer, mais qui n’est autre que le sien, celui du Moulin Joly. Afin de profiter d'une autre vision de la théorie des jardins, se reporter à « Perspective des jardins » de Pierre Henri Valenciennes, également présentée au sein de cette même rubrique Internet.

© Conservatoire des Jardins et Paysages / février 2007

 
70 pages - 12.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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