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André Le Nôtre, fragments d’un paysage culturel, institutions, arts, sciences & techniques

   
Auteur : Ouvrage collectif sous la direction de Georges Farhat
Editeur : Musée d’Ile-de-France - domaine de Sceaux
Date de dépôt : octobre 2006

Un colloque international organisé par le musée de l'Ile-de-France dans l'orangerie du domaine de Sceaux* (Hauts-de-Seine) a été consacré à André Le Nôtre du 14 au 16 octobre 1999, à l'occasion du tricentenaire de sa mort sous le thème « La culture d'André Le Nôtre, 1613-1700, institutions, arts, sciences et techniques en France » sous la direction de Georges Farhat, Monique Mosser et Antoine Picon. Georges Farhat, architecte, historien des jardins et du paysage, a dirigé la publication de ce livre comme le site Internet http://www.lenotre.culture.gouv.fr/. Cette synthèse aborde ainsi l'œuvre d'André Le Nôtre (1613-1700) au travers de l'analyse croisée de 19 études de grands spécialistes (chercheurs, enseignants, praticiens…). Elle diffère cependant du programme du colloque initial car elle est enrichie de nouvelles interventions tandis que d’autres communications du programme d’origine ne sont pas reprises. A ce titre, ce document constitue donc un ouvrage à caractère inédit. Cette approche pluridisciplinaire permet d'explorer le contexte culturel de l'émergence du style dit « français » des jardins et donc de l'œuvre du « jardinier de Louis XIV », né dans le jardin des Tuileries* (Paris). Dans son introduction, Georges Farhat présente les thèmes du colloque (institutions, sciences, techniques et arts) constituant les quatre chapitres suivants, en faisant le lien avec la destinée et l’œuvre d’André Le Nôtre. Ainsi les institutions reviennent sur les châteaux des financiers français et la campagne en particulier en Ile-de-France [Grosbois à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne), Vaux-le-Vicomte* à Maincy (Seine-et-Marne), Bonnelles (Yvelines), Wideville à Crespières (Yvelines)...] dans la première moitié du XVIIe siècle. Les perspectives du domaine de Meudon* (Hauts-de-Seine) sont présentées à l’appui de nombreux documents graphiques (plans, cartes, gravures, schémas...). L’intervention d’André Le Nôtre à Sceaux est retracée au travers du rapport des domanialités à la maîtrise d'œuvre. Les bois dans les parcs sont présentés selon leurs multiples rôles dans la chasse, la sylviculture et l’ornement [parc du château de Chantilly* (Oise), jardins de Saint-Germain-en-Laye* (Yvelines), jardins de Valmer* à Chançay (Indre-et-Loire)...]. Le métier de jardinier est aussi analysé dans la première moitié du XVIIe siècle avec l'apparition d'une nouvelle spécialité, celle de dessinateur de jardins. La place du parc dans un domaine seigneurial est étudiée autour d'un texte du médecin Louis Savot (1570-1640) dans « L'architecture française des bâtiments particuliers » (1624) dont les chapitres 3 et 29 figurent en annexe de ce livre. Il situait la demeure et le jardin sur le sol le moins fertile alors que le parc s'étendait sur les meilleurs terrains afin notamment d'épargner les terres agricoles. Le parc du domaine de Richelieu* (Indre-et-Loire) sert de principal exemple aux côtés des jardins de Dampierre* (Yvelines), du parc du château d'Anet* (Eure-et-Loir) et du parc du château de Maisons-Laffitte (Yvelines). Le chapitre consacré aux sciences s'attache essentiellement à la philosophie et au cartésianisme en France. En cette période de jardins « français », il est alors aisé d'opposer l'artifice à la nature. C'est aussi dans l'association de l'art et de la nature qu'alchimistes et jardiniers ont des points communs. Le chapitre des techniques, quant à lui, revient sur le principe des anamorphoses, la géométrie et la scénographie baroque à la française. Ada V. Segre, ingénieur agronome spécialisée en histoire et conservation des jardins à l’Université de Milan (Italie), détaille les transferts, techniques et structures géométriques dans les compositions de parterres de broderies. L'archéologue de jardins, Anne Allimant, à partir de son expérience de terrain, revient sur la maîtrise des ressources hydrogéologiques dans la construction de jardins comme ceux de Vallery (Yonne), le jardin du château de la Bastie d’Urfé* à Saint-Etienne-le-Molard (Loire), le jardin d'Olivier de Serres au domaine du Pradel à Mirabel (Ardèche) et le verger des granges de Port-Royal des Champs à Magny-les-Hameaux (Yvelines). Ce chapitre évoque enfin le jardin et les fortifications, un art partagé du terrain où excellent deux figures emblématiques : André Le Nôtre et Sébastien de Vauban. La dernière partie est dédiée aux arts avec un texte sur le jardin sonore, conjonction de l'art et de la nature, en particulier au moment des fêtes, comme celle de Chantilly en 1688. La place de la sculpture est évoquée avec l'exemple de Sceaux où figurent des copies d'antiques, des œuvres d’Antoine Coysevox, de Gaspard Marsy, Pierre Puget... Un plan permet de les localiser dans la composition du parc, mais une visite sur place permet davantage d'en apprécier la richesse et notamment dans l'orangerie abritant dorénavant les groupes sculptés les plus fragiles du parc. Toujours dans le domaine artistique, l'esthétique du domaine de Versailles* (Yvelines) est abordée selon les écrits de Jean de La Fontaine, avec la présence d'Hortésie, la nymphe des jardins, dans « Le songe de Vaux » (1659-1661). Moins évidente au premier abord, dans sa relation au jardin, la danse est évoquée par un article de Laurence Louppe, retraçant l'expérience chorégraphique et les nouvelles instances de l'espace aux XVIIe et XVIIIe siècles. Après tout, il y a bien une « salle de bal » dans un des bosquets de Versailles. Le dernier article est dû à Monique Mosser, historienne de l’architecture des jardins, traitant de ceux-ci et de l'imaginaire paysager dans la littérature, la peinture et la gravure avec des œuvres de Gabriel Perelle, d’Israël Silvestre ou de Jean Le Pautre. Des parcs comme celui de Tanlay* (Yonne) ou d’Ognon (Oise) ne sont pas sans rappeler les gravures de ce dernier. Cette sélection de textes démontre combien cette interdisciplinarité est importante à la compréhension des jardins que ce soit au XVIIe siècle et encore aujourd'hui. C’est dans le but de favoriser ces liens dans les études et interventions sur les jardins historiques que Monique Mosser dirige le master « Jardins historiques, patrimoine et paysages » à l’Ecole d’architecture de Versailles (Yvelines) où intervient aussi Georges Farhat. Précision importante, jusqu'à nouvel ordre, cet ouvrage ne peut se procurer qu'auprès de la nouvelle boutique du musée de l'Ile-de-France installée dans les écuries restaurées de Colbert à Sceaux ou auprès de Marie-Christine Leclerc, attachée de conservation, chargée des publications (mcleclerc@cg92.fr).

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur les liens suivants :

Parc de Sceaux

Jardins des Tuileries et du Carrousel

Jardins de Vaux-le-Vicomte

Domaine national de Meudon

Parc du château de Chantilly

Jardins de Saint-Germain-en-Laye

Jardins de Valmer

Parc du domaine de Richelieu

Jardins de Dampierre

Parc du château d'Anet

Jardin du château de la Bastie d’Urfé

Domaine de Versailles et de Trianon

Parc de Tanlay



© Conservatoire des Jardins et Paysages / février 2007

 
300 pages - 40.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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