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Paris villages n° 13 : « Le quartier Monceau »

   
Auteur : Articles d’auteurs variés sous la rédaction en chef de Remi Koltirine
Editeur : Le Réceptif français
Date de dépôt : 2005

« Au parc Monceau*, entre les grilles et les arceaux, entre les fleurs et les moineaux… » sont les paroles d’une chanson d’Yves Duteil, vantant le cadre enchanteur de ce lieu remarquable pour sa pyramide égyptienne, sa naumachie (bassin bordé d'une colonnade corinthienne)...
Les promeneurs y apprécient son patrimoine arboré dont l’érable sycomore de plus de 130 ans ou le platane d'Orient de 180 ans, tandis que les amateurs de sculpture s’attardent devant le « Monument à Chopin » (1906) de Jacques Froment-Meurice ou la statue méconnue, « Le jeune Faune », de Félix Charpentier (1884).
Après le numéro 11 (juin - août 2005) avec un historique des jardins publics de Paris et le numéro 12 consacré à l’île aux Cygnes, tous deux également présentés dans cette même rubrique Internet, ce nouveau numéro est, quant à lui, dédié au parc Monceau. En effet, « Paris Villages », le magazine du patrimoine parisien, poursuit sa rubrique consacrée aux parcs et jardins de la capitale avec ce jardin et son quartier. Ce dernier est présenté historiquement puis au fil d’une promenade. Etymologiquement « lieu moussu » ou « petit pont », la plaine de Monceau est à son origine boisée, puis successivement agricole, viticole, terrain de chasse. Un hameau s’y établit au XVIe siècle.
Son histoire évolue considérablement avec l’achat de terrains en 1769 par le duc de Chartres (futur Philippe Egalité) pour y édifier la « folie de Chartres ». Cette propriété est agrémentée d’un parc conçu par Louis Carrogis, dit Carmontel, et Thomas Blaikie. L’actuel parc Monceau, avec ses 82506 m2, n’en occupe plus que la moitié de la superficie d’alors. Ce parc comportait de nombreuses fabriques (ruines, minaret, moulin hollandais, pagodes chinoises…). L’histoire est ensuite marquée par l’enceinte des fermiers généraux en 1787, l’existence de la commune de Batignolles-Monceau de 1830 à 1860, les investissements des frères Emile et Isaac Pereire avec l’arrivée du chemin de fer. Sous l'impulsion du baron Georges Eugène Haussmann, préfet de la Seine, le quartier est considérablement modifié et le parc Monceau prend forme selon les plans d'Adolphe Alphand, de Jean-Pierre Barillet-Deschamps et de Gabriel Davioud, l’auteur des quatre superbes grandes grilles en fer forgé doré.
Toujours dans l’histoire du quartier, un fait marquant fut le montage de la « La Liberté éclairant le monde » par Frédéric-Auguste Bartholdi dans son atelier de la rue de Chazelles. En effet, ce quartier aujourd’hui résidentiel a toujours attiré des personnalités et des artistes au nombre desquels Charles Gounod, Sarah Bernhardt, Guy de Maupassant, le chocolatier Gaston Menier, Caroline Otero (dite la « Belle Otero »), Marcel Pagnol ou encore Edmond Rostand ayant écrit les vers de « Cyrano de Bergerac » au n° 2 de la rue Fortuny. La promenade d’un peu moins de 3 kilomètres dans le quartier est digne d’un musée architectural de plein air, en raison de la qualité de ses hôtels particuliers des 8e et 17e arrondissements.
De superbes édifices sont mis en avant comme le bâtiment à colombages du Conservatoire de musique au n° 8 de la rue Alfred de Vigny, la Pagode (1926) à l’angle des rues Rembrandt et de Courcelles, l’annexe néogothique de la Banque de France sur la place du général Catroux, les musées Nissim de Camondo et Cernuschi dont a eu lieu cette année la réouverture après plus de trois ans de travaux, et bien sûr, au sein du parc Monceau, la rotonde de Chartres due à Nicolas Ledoux et édifiée sur l’enceinte des fermiers généraux. Comme à chaque fois, les articles de « Paris Villages » sont tous aussi passionnants les uns que les autres.
Aussi, la rubrique « coups de cœur » est consacrée aux jardins partagés. Il s’agit de jardins créés sur des espaces publics, inspirés du concept des jardins familiaux, mais investis et appropriés par des habitants s’engageant dans une gestion de ces parcelles dans un mouvement collectif et responsable caractérisé par des efforts de créativité. Il y en a une trentaine au sein des différents arrondissements. Parmi ceux-ci se remarquent l’Impasse des Oiseaux (3e arrondissement), au cœur du Marais et ouvert au public les week-ends de 10 heures à 18 heures, celui au sein du jardin Catherine Labouré (derrière l’hôtel Matignon dans le 7e arrondissement), les pieds d’arbres verdis par une association dans la rue des Petites écuries (10e arrondissement), le talus du RER de la rue Thomas Francine (14e arrondissement), le square du Chanoine Viollet (14e arrondissement), les jardins du Ruisseau sur la Petite Ceinture (18e arrondissement). Enfin est présenté le « jardin solidaire », géré depuis le printemps 2001 par l'association du même nom. Cette ancienne friche inoccupée de 2500 m2 était située au fond du passage Satan (20e arrondissement). Sous la houlette de son sympathique président d’honneur Olivier Pinalie, ce lieu était devenu un vrai jardin de proximité populaire basé sur un métissage des cultures, un soutien scolaire des enfants, des repas de quartiers et des séances de cinéma en plein air. Hélas, il a définitivement fermé ses portes le 15 septembre dernier. Le chapitre « histoire », à l’approche de la Toussaint, rend hommage au cimetière du Père Lachaise*qui depuis son ouverture avait accueilli des sépultures de célébrités telles Molière et La Fontaine afin de le populariser.
Depuis, ce plus grand espace vert intra-muros de Paris n’a cessé d’accueillir les tombes d’illustres personnages.
Quatre guides ou conférenciers présentent quatre d’entre elles, leurs préférées : d’Héloïse et Abélard, le poète romancier guatémaltèque et prix Nobel de littérature Miguel Angel Asturias (1899-1974), Eugène Delacroix (1798-1863) et l’académicien Jules Michelet (1798-1874). Pour ceux s’intéressant au site du Père Lachaise, la lecture de cette revue peut se prolonger par celles de « Promenades hors sentiers au bois du Père-Lachaise, arbres et souches tumulaires » de Pascal Payen-Appenzeller ou « Le Père-Lachaise » publié par le Parisien », tous deux également présentés dans cette même rubrique Internet. Un autre article est dédié à l’histoire de l'éclairage depuis le Moyen âge jusqu'à nos jours avec une intéressante typologie des décors et notamment des armoiries sur les fûts des candélabres y compris au sein des jardins (notamment les lanternes des candélabres du jardin Robert Cavelier-de-la-Salle, 6e arrondissement). De la chandelle au gaz, puis à l’électricité, Paris a bien mérité son nom de « Ville lumière ». Ce parcours révèle l’origine des expressions « prendre des vessies pour des lanternes » remontant à Philippe V Le Long ou « les aristocrates à la lanterne » à la Révolution.
Pour en savoir davantage, il y a lieu de se reporter aux pages de cette revue dévoilant aussi dans une nouvelle rubrique intitulée « histoire de l'architecture » ; un article est consacré aux caractéristiques de l'architecture haussmannienne, d'ailleurs reconnaissable au sein du quartier Monceau. Elle est définie dans le modèle urbain du baron Haussmann : sobriété, pierre de taille, balcons filants en ferronnerie, corniches, façades à décor sculpté, cinq étages… Cette architecture ainsi codifiée soulignait les perspectives de la capitale de manière harmonieuse et homogène.
Ce numéro de « Paris Villages » démontre encore cette fois-ci la richesse patrimoniale parisienne et suscite des buts de promenades culturelles mais également dépaysantes.

* Plus d’informations
Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur les liens suivants :

Parc Monceau


Cimetière du Père Lachaise



© Conservatoire des Jardins et Paysages / décembre 2005

 
64 pages - 3.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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