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Les Folies Siffait, un empire pour une demoiselle

   
Auteur : Jean-Gabriel Bouchaud
Editeur : Coiffard
Date de dépôt : 1999

Lors des dernières « Journées du patrimoine », un site rare était exceptionnellement ouvert au public le dimanche 18 septembre 2005.
Les Folies Siffait suscitent beaucoup d'interrogations. Elles sont situées à 20 kilomètres à l’est de Nantes sur la commune du Cellier (Loire-Atlantique), propriétaire du lieu. A la fois jardin, château, labyrinthe et belvédère exceptionnel sur la Loire, elles sont objet de fascination et méritent finalement très bien ce qualificatif de « folies ».
Déjà, en 1984, était parue « La folie de Monsieur Siffait » de Joël Roussiez, une nouvelle illustrée de photographies rendant hommage au lieu. Ce livre, paru en 1999, les présente, mais permet toujours de découvrir un lieu unique en France, dont la réhabilitation est en cours depuis 1993, ayant été protégé dès 1942 et inscrit monument historique « parcs et jardins » en 1991.
Dans ce livre, Jean-Gabriel Bouchaud, un Nantais issu d’une longue lignée d’artistes, se lance dans un récit basé sur une enquête personnelle sur l’histoire mystérieuse des Folies Siffait. En effet, beaucoup de mystères planent sur leur symbole, leur édification, leur agencement. Maximilien Siffait, receveur général des Douanes, venu d’Abbeville (Somme), architecte autodidacte, est l’auteur de ces constructions ayant nécessité un monumental chantier de maçonneries, quatorze années durant, à partir de 1816.
Elles sont dédiées à sa femme, puis à sa fille. Cet homme, maire du Cellier, a créé un monument aux murs de schiste ardoisé, avec niches, balustrades, enduits colorés, escaliers, murs, tours, trompe-l’œil, fausses ruines... Des terrasses successives, telle celle du cèdre ou celle du figuier, permettent de bénéficier d’une superbe vue sur la vallée de la Loire. En 1830, la mort à 19 ans de Jeanne-Louise, la fille du créateur, met alors fin au chantier. Oswald, le fils de Maximilien, en botaniste amateur averti, plante de nombreux arbres (araucaria, catalpa, cèdres, paulownia…) renforçant l’image féerique du cadre. Le site a souffert depuis sa création avec le tracé de la voie ferrée de la ligne « Angers - Nantes » ayant occasionné la suppression d’une partie des terrasses ou encore son abandon durant un siècle pendant lequel la nature a repris ses droits.
En plus de l’histoire réinterprétée, car il n’y a pas d’archives, des photographies en noir et blanc et couleurs évoquent ce site faisant parfois songer aux gravures de Giambattista Piranèse. Un plan permet de retrouver les différentes scènes le composant comme le Belvédère de Mme Siffait, le Siège de l'homme seul, le Mausolée du néant, les Oasis de fraîcheur, les Escaliers en cascade... Incontestablement, la restauration en cours est un bienfait. Elle permettra, souhaitons-le, d’augmenter la fréquence des ouvertures au public car après la mort de Jeanne-Louise, il est temps que la vie retrouve ses folies.

© Conservatoire des Jardins et Paysages / décembre 2005

 
84 pages - 19.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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