Auteur : François Morel Photographies - Illustrations : Martin Jarrie Editeur : Thierry Magnier
Date de dépôt : octobre 2010
Contrairement aux apparences, ce livre n’est pas un livre pour
enfants, mais un précieux hommage aux fleurs et à leur beauté, rythmé par les émotions
nées de la rencontre entre le peintre illustrateur Martin Jarrie et François
Morel, chanteur, chroniqueur (sur
France Inter tous les vendredis à 8 h 55) et comédien [« Les Deschiens »
(1993-2000), « Tout baigne ! » (1999), « Le soir, des
lions… » (2010), « Instants critiques » (2011), « La nouvelle guerre des boutons »
(2011)…].
Le premier a peint 48 tableaux de fleurs pour lesquels le second a imaginé
une histoire tendre qui touche le lecteur au plus profond de son âme, chacun ayant
au fond de lui des souvenirs de grands-parents dans leur jardin, avec des poules
et des pots de confitures sur les armoires. François Morel, qui ne se considère
pas comme un jardinier, est cependant proche de cet univers comme le montre le
livre « Le jardin secret des stars » d’Alain Baraton qui l’avait rencontré
alors qu’il préparait justement ce présent ouvrage.
Dans une histoire pleine d’humour, ce
conte destiné aux enfants sommeillant dans chaque adulte, est centré sur
l’amour des fleurs réunissant les deux protagonistes que tout oppose, les
grands-parents du narrateur, Rose la catho et Hyacinthe le coco. Une étrange
alchimie entre des peintures aux couleurs vives et des mots judicieusement
choisis entraîne le lecteur dans un récit heureux. Au fil de petites
chroniques, le conteur se souvient de son enfance, d’un céanothe attirant les abeilles et d’une
précieuse édition du livre « Le nouveau jardinier fleuriste » (1908)
d’Hippolyte Langlois. Son récit fait une incursion dans le monde de l’art, avec
pour la peinture Vincent Van Goh et Claude Monet, pour la littérature Paul Verlaine,
Louis Aragon et Françoise Sagan, pour la musique les Rolling Stones, Joe Dassin,
The Cure, « Les
roses blanches » et « Comme un p’tit coquelicot » et pour le
cinéma Jean-Louis Trintignant et Grace Kelly. Les saynètes semblent toutes familières
au lecteur, à l’instar des livres qu’il ne faut pas colorier, des digitales
qu’il ne faut pas toucher, des pages tournées de « Pif le chien », d’un cousin
énervant, d’un clafoutis aux cerises, d’une fleur de bouton d’or glissée sous
un menton pour savoir si l’on a mangé du beurre, du lait qu’on va chercher à la
ferme, du langage des fleurs, de la cuisine des fleurs, des premières amours,
de la première leçon de conduite… A chaque fois, les fleurs sont présentes,
dans les champs, dans un bouquet, dans un discours, sur un vêtement…
Ce livre à nul autre pareil, véritable hommage floral, offre un récit émouvant sur le
souvenir, sur des grands-parents regrettés, sur des fleurs présentes de notre
enfance jusqu’à notre mort et à chaque page en vis-à-vis de grands tableaux en
couleurs des fleurs de Martin Jarrie : anémone, crocus, coquelicot, dahlia,
fritillaire, iris, narcisse, œillet, tournesol, tulipe, des fleurs imaginaires
et, bien sûr, une rose et une jacinthe, unies dans la poésie des mots et des couleurs.
Pour toutes ses qualités, autant poétiques qu’esthétiques, ce livre a
été récompensé par l’obtention du « Prix Saint-Fiacre »
2011, prix annuel de littérature délivré depuis 1971 par l’association des
journalistes du jardin et de l’horticulture (AJJH).
© Conservatoire des Jardins et Paysages / février 2011 |
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80 pages - 31.00 €
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